mardi 4 janvier 2011

Top 10 ciné 2010

Top Cinéma 2010

1. A Serious Man, de Joel et Ethan Coen

Curieusement, les Cahiers du Cinéma ont récemment fait l’apologie du film mais en louant sa capacité à ne proposer « aucune morale ». Pour moi, ce fut tout le contraire, le film m'a semblé véhiculer la plus belle et plus humble morale qui soit ; faire du mieux que l’on peut, tant qu’on peut. Et « Aider les autres ? Ca ne peut pas faire de mal » ajouterait le rabbin Nachtner. Possible donc d'adorer un film autant que son voisin, tout en en pensant exactement l’inverse.



2. Oncle Boonmee – celui qui se souvient de ses vies antérieures, d'Apichatpong Weerasethakul

Apichatpong Weerasethakul retrouve et décuple les histoires et les personnages en mutation de Tropical Malady. Avec Oncle Boonmee, ces régénérescences traduisent désormais un discours convergeant vers la multitude. Le cinéaste demande à chacun de contempler sa propre vie, précieuse et souveraine. Ce nouvel enchantement du cinéaste-magicien lui valut la Palme d’or.



3. Inception, de Christopher Nolan

Il y a une dizaine d’années, le prologue du film aurait fait office de twist final dans eXistenZ de Cronenberg. Aujourd’hui, chez Christopher Nolan, une telle péripétie n’est qu’un point de départ. Les récits s’enchâssent, deux fois, trois fois, plus. Et chacun des rêves enchâssé est un thriller haut de gamme. Et celui qui les gouverne tous, dont on ressort sonné, est même du genre à faire pleurer.



4. Kaboom, de Gregg Araki

Araki brasse tout : le teen movie, l'épouvante façon Lynch, les campus pastels d’Argento, la SF à la fois pure et désinvolte de Southland Tales (Richard Kelly), etc. Il mélange tout ce que l'on a toujours aimé mais n'aurait jamais osé lui demander. Un rêve !



5. The Social Network, de David Fincher

Evoquant le lancement chaotique de Facebook, David Fincher s'intéresse tout particulièrement aux nouvelles dualités induites par l'avènement du web 2.0. Vérité et réalité virtuelle, identité propre et avatar se télescopent à l’aide de ses effets visuels, tous superbes parce qu'invisibles.



6. Où sont passés les Morgan ?, de Marc Lawrence

Marc Lawrence a eu au moins deux idées géniales : faire de son protagoniste un antihéros à la Woody Allen et le faire jouer par Hugh Grant. Un idéal de comédie du remariage, digne des classiques de l'Âge d'or.



7. Bad Lieutenant – escale à la nouvelle-orléans, de Werner Herzog

Herzog se fiche de tout : de la clarté de ses transitions du réel vers l'imaginaire, de la vraisemblance de ses multiples intrigues résolues en un unique et délirant plan-séquence et, plus que tout, il se fiche bien de ce que pense Ferrera de son « remake ». A l'image d'un génial Nicolas Cage, son œuvre est libre et complètement givrée.



8. Le Quattro Volte, de Michelangelo Frammartino

Frammartino regarde le monde sans se soucier de la hiérarchie imposée depuis des siècles par les lois des hommes. Discrètement, il parvient même à nous faire croire qu’il maîtrise l’impondérable. Les ombres des nuages vont et viennent, attirent nos regards sur un pan de terre ou un autre, et son geste de cinéma semble se substituer à l’acte de la nature. Magique.



9. The Karate Kid, de Harald Zwart

Sous l’égide du Kung-fu et de quelques autres marques du folklore chinois, Zwart a bien caché son film fantastique ; contrôles des corps et des pensées rythment cette ébouriffante ascension du mal nommé « karaté kid ». Si le film est si puissant, ample et surprenant, ce n'est pas malgré sa durée, mais bien grâce à elle...



10. Un homme qui crie, de Mahamat Saleh-Haroun

Construit comme une tragédie grecque, ce Prix du Jury du dernier Festival de Cannes raconte l'histoire, simple et profondément émouvante, d'un père qui oublie l'espace d'un instant l'amour qu'il porte à son fils. Une brève erreur, vouée à détruire deux vies entières.